Un plan audacieux de 603 M$ pour inverser le déclin du français au Québec
Tashi Farmilo
C’est dans le but de freiner, d'arrêter, puis d'inverser le déclin du français au Québec que le Groupe d'action pour l'avenir de la langue française, dirigé par Jean-François Roberge, ministre de la Langue française, et Christine Fréchette, ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration, a dévoilé son Plan pour la langue française à la fin avril.
De récentes études de l'Office québécois de la langue française (OQLF) faisaient état d'une baisse de l'utilisation du français dans différentes sphères de la société québécoise et le gouvernement a la ferme intention de redresser la situation.
Le Plan tient compte des cinq principales tendances qui ont eu, au cours des dernières années, le plus d'incidence sur la vitalité du français au Québec, soit : la croissance et le profil linguistique de la population immigrante; la prédominance des plateformes numériques majoritairement anglophones; la fréquentation d'établissements d'enseignement supérieur anglophones; le faible niveau de maîtrise du français des étudiants; l'état de la mobilisation sociale à l'égard de la vitalité de la langue française.
« Bien que la langue française constitue le socle de notre histoire, de notre identité et de notre culture, tous les indicateurs pointent vers un déclin de plus en plus prononcé du fait français au Québec », a déclaré le ministre Roberge. « Ce plan, ce n'est pas une finalité, c'est la continuité d'une grande offensive du gouvernement du Québec pour assurer la vitalité du français au Québec. C'est un pas important vers une meilleure protection et valorisation de notre langue commune ».
Des investissements de 603 M$ sur une période de cinq ans permettront de mettre en œuvre les priorités et les mesures présentées dans ce plan, notamment augmenter la francisation des travailleurs étrangers temporaires et des demandeurs d'asile, augmenter l'offre culturelle francophone et son accessibilité, et améliorer la maîtrise du français des étudiants québécois.
Christine Fréchette a souligné le double avantage de la francisation des personnes immigrantes. « En ciblant une immigration francophone et francotrope, nous aidons non seulement à l'essor du français sur notre territoire, mais nous offrons également aux personnes immigrantes un excellent moyen de mieux comprendre notre culture et de participer pleinement à notre société ».
Pascale Déry, ministre de l'Enseignement supérieur, s’est dite fière des changements apportés aux frais de scolarité pour les étudiants non québécois. « Il est démontré qu'étudier dans une langue incite à travailler dans cette même langue. Ainsi, en exigeant des efforts visant le développement de compétences en français des étudiants hors Québec qui fréquentent nos universités anglophones, on vient les encourager à choisir notre langue commune non seulement pour apprendre, mais aussi pour vivre et travailler en français ».
Bernard Drainville, ministre de l'Éducation, a établi un lien entre la maîtrise de la langue et la réussite scolaire. « Être fier de sa langue, c'est d'abord et avant tout la connaître. La réussite scolaire des jeunes passe impérativement par une meilleure maîtrise de la langue, que ce soit à l'écrit, à l'oral ou en lecture, et nos écoles sont des acteurs de première importance ».
Le gouvernement a par ailleurs mandaté l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) pour mettre en place un tableau de bord permettant de suivre l'évolution de certains indicateurs de la situation linguistique au Québec. Les indicateurs porteront notamment sur la langue utilisée dans l'espace public et au travail, de la langue de consommation des produits culturels, de même que de la langue parlée par les immigrants et par les étudiants étrangers.
Légende photo : Dans le but d’inverser le déclin du français au Québec, le Groupe d'action pour l'avenir de la langue française, composé de Jean-François Roberge, ministre de la Langue française, de Christine Fréchette, ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration, de Mathieu Lacombe, ministre de la Culture et des Communications, de Pascale Déry, ministre de l'Enseignement supérieur, de Bernard Drainville, ministre de l'Éducation, et de Martine Biron, ministre des Relations internationales et de la Francophonie, a dévoilé son Plan pour la langue française.
Crédit photo : Gracieuseté de la Coalition Avenir Québec
Trad. : MET