Rejoignez la mobilisation : 12 jours d’actions contre les violences faites au femmes
Le comité mobilisation féministe Outaouais et internationales de l’Assemblée des groupes de femmes d'interventions régionales (AGIR) appelle la population de l'Outaouais à faire partie du mouvement pour les 12 jours d'actions pour l’élimination des violences faites aux femmes.
Djeneba Dosso
AGIR collabore avec la Maison d'Ingrid pour inviter l'Outaouais à se joindre à eux dans 12 jours d'actions pour éliminer la violence faite aux femmes, du 25 novembre au 6 décembre. Débutant le 25 novembre, Journée nationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, la douzaine de jours sera remplie de programmation, de sensibilisation, de conférences et de séances d'information. Elle se terminera le 6 décembre, date anniversaire du massacre de l'École Polytechnique en 1989.
Claudia Fradette, directrice générale de la maison d'hébergement pour femmes victimes de violence conjugale Maison d'Ingrid souligne l'importance de cette mobilisation.
« Au quotidien en maison d’hébergement, on le voit à quel point ses femmes-là sont nombreuses et de quelle manière elles sont encore affectées par la violence qu’elles ont pu vivre dans le cadre de leurs relations conjugales, » elle dit. « Faire des actions concrètes comme ça c’est également de leur envoyer un message qu’elles sont crues, qu’elles sont soutenues, qu’elles sont accompagnées et qu’elles ne sont pas seules. »
La Maison d’Ingrid a ouvert ses portes en juillet 2023 pour offrir des services d'hébergement, de prévention et pour jeunes aux femmes et aux enfants. À l'heure actuelle, la maison dispose de sept places qui peuvent être occupées par trois femmes et jusqu'à quatre enfants. Le foyer, qui est une ressource dans la communauté, est souvent très demandée, mais ce n'est qu'un placement temporaire en attendant la construction d'un refuge plus grand à Cantley pour accueillir plus de femmes.
Au-delà de l'hébergement d'urgence, chaque femme bénéficie d'une rencontre hebdomadaire individuelle afin d'établir un plan d'action et de déterminer ses besoins. Cette évaluation se fait individuellement, car les besoins de chaque femme varient et doivent donc être traités au cas par cas.
Riantsoa Andriamasy, responsable de la communication et de l'éducation populaire pour AGIR, explique que la participation aux 12 jours d'action est un excellent moyen de montrer son soutien à ces femmes.
« Il y a beaucoup de personnes qui soient ne reconnaît pas qu’il y a de la violence ou qui pense qu’ils ne sont pas affectés par cette violence ou encore que ce n’ait pas leur affaire. Alors que la violence envers les femmes, la violence conjugale c’est l’affaire de tous, ce n’est pas une affaire privée. »
Parler de la violence à l'égard des femmes est essentiel pour assurer sa prévention. Selon le dernier rapport du ministère de la Sécurité publique, publié cette année, la plus forte augmentation des infractions liées à la violence conjugale au cours de la décennie a été enregistrée en 2021, touchant principalement les femmes (76,4 % des victimes). En date d'aujourd'hui, au Québec, 9 féminicides ont eu lieu en 2023 dans un contexte de violence conjugale.
« La violence n’a pas de visage on ne sait jamais qui peut être affecté. On se dit toujours que ça ne nous concerne pas mais j’aimerais que les personnes prennent conscience de l’ampleur de cet enjeu. »
Elle invite tout le monde à rejoindre le mouvement et à s'informer sur la question. Elle précise que l'on peut s'impliquer en trois étapes. La première consiste à soutenir la Maison d'Ingrid. Les dons à leur campagne de financement sont versés pour la construction de leur nouveau refuge à Cantley. Ensuite, Andriamasy invite les gens à se sensibiliser et à s'éduquer grâce à des séances de formation et d'information gratuites dans toute la ville de Gatineau. La dernière étape consiste à s'impliquer de toutes les façons possibles. Les maisons d'hébergement et les organismes pour femmes offrent toute l'année une panoplie de conférences, d'ateliers et de séances d'information, dont plusieurs seront présentes dans les différents kiosques tout au long des 12 jours.
La mobilisation se terminera par une grande marche et une veillée le 6 décembre. La marche débutera à 11 h au 255, rue St-Antoine (aréna Pierre-Lafontaine) et sera suivie d'une vigile à la mémoire des femmes disparues et assassinées au parc Mémoire d'Elles devant le monument Jeannine Boissonneault.
Le calendrier complet des séances d'information, des conférences, de l'emplacement et des heures d'ouverture des kiosques et des formations se trouve sur le site agir-outaouais.ca.
Andriamasy et Fradette disent qu'elles espèrent que les gens seront sensibilisés avant tout pendant les 12 jours d'action grâce à leur programmation.
« La violence conjugale c’est la responsabilité de tous, » ajoute Fradette. « Ces femmes-là elles sont les sœurs, elles sont les mères, elles sont les voisines, elles sont les collègues de travail de n’importe qui. »
Légende photo : Riantsoa Andriamasy et Claudia Fradette dans les bureaux d'AGIR (109, rue Wright). Les deux femmes et leurs organisations respectives se sont associées pour organiser 12 jours d'actions pour éliminer la violence faite aux femmes. Elles invitent la population de l'Outaouais à se joindre à elles en grand nombre.
Crédit photo : Djeneba Dosso