À ce jour, près de 700 citoyens du secteur est de la ville ont signé une pétition afin de défusionner les municipalités de Buckingham, de L’Ange-Gardien et de Masson-Angers de Gatineau. L’objectif, conformément à la loi R-19, consiste à regrouper ces anciennes villes afin de former une nouvelle entité administrative indépendante et efficace.

En janvier 2002, Hull, Gatineau, Buckingham, Aylmer et Masson-Angers ont fusionné afin de former la grande ville de Gatineau. Toutefois, 23 ans après cette fusion, les citoyens de l’est dénoncent le manque criant d’investissements dans leur secteur. 

« Nous avons toujours l’impression d’être à part des autres, voire ignorés », déplore une résidente de Masson-Angers. « Ici, il n’y a pas beaucoup de commerçants ni de services malgré que l’on paye tous les mêmes taxes », ajoute-t-elle.

Selon Steve Moran, conseiller municipal du district du Hull-Wright, la géographie de la ville constitue un défi. « L’avenue de Buckingham et la rue Principale d’Aylmer, ce n’est pas la même chose, et il faut respecter cette différence-là », exprime-t-il. « Il faut pouvoir aider les gens à célébrer leur identité locale ». 

D’après lui, la fusion ne représenterait pas un échec, mais bien un défi d’assurer une conformité administrative à une géographie complexe.

« Ce que j’entends dans cette pétition-là, c’est qu’il y a beaucoup d’aspirations », souligne Maude Marquis-Bissonnette, la mairesse de Gatineau. « Les gens ont des rêves pour leur secteur, veulent que ça soit encore plus beau et que ça se développe d’une certaine façon. Toutefois, est-ce que la défusion est la meilleure façon d’avancer ? » questionne-t-elle.

Ce serait, d’après la mairesse, un lourd travail administratif qui demanderait beaucoup de temps et d’argent pour requestionner les structures de gouvernance. « Je suis loin de croire que les défusions ont donné des résultats escomptés dans d’autres villes du Québec », affirme la mairesse. « Nous restons, toutefois, à l’écoute des gens du secteur comme nous le sommes toujours. Je crois que le fait d’avoir une grande ville nous donne une force qui est vraiment intéressante. Pour moi, les fusions, c’était le choix responsable à faire ».