Série d’entrevues avec le conseil municipal de Gatineau
Maude Marquis-Bissonnette, mairesse – Action Gatineau
Mélissa Gélinas
Doctorante en gouvernance urbaine, universitaire, minorité religieuse ainsi qu’en leadership féminin, Maude Marquis-Bissonnette exerce les fonctions de mairesse de la ville de Gatineau depuis juin 2024. Elle est également présidente de la Table de concertation du centre-ville, vice-présidente du Comité exécutif ainsi que membre du Comité-choc en logement. En 2017, elle a, par ailleurs, siégé au conseil en tant que conseillère municipale à la Ville de Gatineau.
Selon vous, quelles ont été vos plus grandes réalisations au sein de la Ville de Gatineau en 2024?
Il y a eu plusieurs dossiers majeurs qui ont été mis sur les rails. Tout d’abord, il y a eu une annonce provinciale et fédérale pour un financement de 165 millions de dollars concernant la phase de planification du tramway en sol québécois. Sans compter le retour du sport à la Fonderie […], le financement pour le dôme dans l’ouest, l’approbation de la construction du complexe sportif dans le Plateau, l’agrandissement de la bibliothèque Guy-Sanche […] l’élargissement du chemin Vanier ainsi que le financement de projets de logements sociaux abordables. Des sommes importantes ont également été investies dans le budget de la Ville pour le centre-ville […].
Au début de votre mandat, quels ont été les défis les plus importants auxquels vous avez été confrontée et comment ont-ils été relevés?
Je dirais qu’il s’agit de l’itinérance. La Ville a grandi et a changé. Il y a quelques années, lorsque j’étais conseillère, nous ne parlions pas autant de ce sujet. Aujourd’hui, c’est le sujet dont nous avons le plus parlé en campagne électorale […] L’un des enjeux a été de bâtir des relations avec le gouvernement du Québec. Il y a eu une collaboration qui, j’espère, va permettre d’être bénéfique pour l’ensemble de Gatineau dans le futur.
Quels sont les commentaires des résidents qui ont influencé les décisions du conseil, et en quoi avez-vous tenu compte de leurs préoccupations?
Tous les commentaires des résidents influencent nos décisions. Les citoyens ont une expertise de leur parti et de leur ville. C’est important d’être à leur écoute, d’accroître les espaces de dialogue entre eux et la Ville […].
Quelles améliorations ou modifications ont été apportées aux infrastructures de Gatineau, comme les routes, les parcs et les espaces publics?
Il y a eu les services de base, tels que le pavage, où une somme de 188 millions de dollars a été investie sur une période de cinq ans. Cette année, c’est une somme de 55 millions qui a été investie […]. D’autre part, avec l’adoption du budget, un montant de 430 millions de dollars a été investi sur une période de cinq ans au niveau des infrastructures telles que les usines d’eau, les postes de pompages, les égouts […].
Comment les entreprises de la ville ont-elles été soutenues, en particulier face aux défis tels que l'inflation et la reprise post-pandémique?
Il y a un nouveau cadre de soutien aux associations commerciales qui est en réflexion […]. Il y a aussi une stratégie de développement commercial qui est en cours d’élaboration. Dans la loi, il y a de nouveaux outils qui ont été donnés aux villes, de nouvelles dispositions qui sont prévues pour être capables de rehausser l’attractivité de certains espaces commerciaux.
Selon vous, comment se sont déroulées les discussions sur le budget et que pensez-vous des commentaires de ceux qui ont été en défaveur?
Nous ne pouvons pas toujours être d’accord, mais j’ai beaucoup apprécié le fait que les discussions se sont déroulées dans le respect. Ça a été très productif et sain comme climat. Nous avons beaucoup tenté d’inclure l’ensemble des élus et d’aller chercher les préoccupations de chacun.
Quelles sont les politiques ou initiatives qui, selon vous, ont eu le plus d'impact sur la qualité de vie des résidents cette année?
Je suis arrivée en poste en juin 2024, et mon engagement a été de régler des problèmes et de mettre en chantier un certain nombre de choses. Nous avons mis beaucoup de chantiers en branle avec des effets qui ne vont pas tarder à arriver. Mon souhait, c’est de faire en sorte que les décisions que je vais prendre comme mairesse […] aient des effets positifs sur les citoyens et les citoyennes de Gatineau à court et à long terme.
Quelles leçons tirez-vous de l’année écoulée qui orienteront vos décisions futures?
Ça a été l’importance des relations intergouvernementales. Les gens de Gatineau se sentent souvent loin de Québec et je crois que ça a été important d’apporter leur voix jusqu’à Québec. […] ce sont des relations qui sont très importantes.
Quelles sont vos principales priorités pour améliorer la qualité de vie à Gatineau en 2025?
À ce sujet, nous allons faire une tablée en janvier. C’est certain que le budget va nous permettre de concrétiser nos engagements à plein d’égards, mais il faut maintenant mettre en œuvre le développement social et le développement en itinérance. Au centre-ville, sur les artères commerciales, nous allons continuer de travailler pour rehausser la pratique du secteur. Il y a, évidemment, toutes sortes de projets auxquels il faut réfléchir.
Comment voyez-vous l'évolution de la ville au cours des prochaines années et quels sont les plans à long terme mis en place pour soutenir cette vision?
Je crois que Gatineau est pleine de potentiels et d’atouts. Je veux que nous ayons de grandes ambitions pour notre ville en touchant à tous les secteurs. Je veux être la mairesse de tous les Gatinois et Gatinoises d’est en ouest, et ce, autant pour les personnes qui ont une résidence et qui payent des taxes que pour les personnes en situation d’itinérance sur le site Guertin. Il faut que nous ayons une ville qui soit plus inclusive, durable, résiliente et de qualité. Gatineau est une ville qui croît rapidement et il y a un rattrapage à faire au niveau des infrastructures de base. Nous devons être efficaces et être en mesure d’optimiser les ressources.
D’autre part, la proportion des taxes municipales a diminué pour la première fois. Nous sommes passés de 84 % du budget total de la Ville qui dépend des taxes foncières à 80 %, alors que nous étions depuis plusieurs années à 84-85 %.
Dans le futur, comment visualisez-vous l’évolution du site Guertin?
Les premiers conteneurs ont été livrés le vendredi 6 décembre dernier. C’est certain que c’est un projet qui se fera sur un horizon de 10 ans. Il s’agira d’un espace qui permettra d’accueillir une centaine de personnes en situation d’itinérance. Il restera quand même des centres ainsi que des roulottes. De cette façon, le secteur va être appelé à beaucoup se transformer […] Il y aura, par ailleurs, le projet Mon Calme – la phase 2 du continuum de services du Gîte Ami – qui deviendra un site d’hébergement de transition. Le projet Carillon est un autre projet qui sera construit, afin d’accueillir des logements abordables. Nous voulons, également, lancer une consultation publique sur le site Guertin pour l’avenir du site […].
Quelles sont les motivations principales qui vous ont amenée à devenir mairesse?
C’est en grande partie, parce que j’aime ma ville et les citoyens. Je trouve qu’on a vraiment une belle ville avec beaucoup d’atouts, entre autres avec la présence de la nature, de la rivière, du parc de la Gatineau […]. J’avais surtout envie de travailler avec les gens, afin de réaliser des projets ambitieux.