Les Serres urbaines Notre-Dame et l’aquaponie : une histoire d’amour qui bénéficiera bientôt aux quartiers du Vieux-Gatineau
Sonia Roy
Organisme à but non lucratif, les Serres urbaines Notre-Dame (SUN), dont la mission générale est l’amélioration des conditions de vie dans le secteur du Vieux-Gatineau, ont l'œil sur un projet d’agriculture urbaine bien précis et ce, depuis 2018. Se concentrant sur les conditions socio-économiques et environnementales de la région, les SUN souhaitent l’implantation d’une première serre aquaponique à Gatineau.
Aqua-quoi? L’aquaponie, une branche du domaine de l’agriculture, réfère par sa forme à deux concepts de base : l’aquaculture, ou simplement l’élevage des poissons, ainsi que l’hydroponie, une manière de cultiver des plantes par un système d’eau enrichi. Certains systèmes d’aquaponie se forment naturellement dans certains plans d’eau. Cependant, il est maintenant possible d’utiliser ce concept à l’échelle commerciale. En effet, avec une dépense d’eau moindre que l’agriculture traditionnelle, l'aquaponie propose une formule prisée par nos communautés environnementalistes qui permettrait un approvisionnement annuel en poissons, fruits, légumes et herbes comestibles.
La vision des SUN a de quoi faire rêver. Ayant d’abord privilégié un projet de construction de serres maraîchères près du parc Sancartier, les SUN ont dû se rendre à l’évidence que, secteur et inondations annuelles obligeant, ce projet malheureusement peu adéquat prenait, au sens propre et figuré, l’eau. Par la suite, l’organisme proposa l’implantation d’une serre aquaponique, première en son genre dans notre région. Visuellement, une telle serre est construite à la verticale. Elle prend physiquement moins d’espace que la plupart des serres traditionnelles et fonctionne à l’aide d’un système de recyclage d’eau. Les rejets riches en minéraux engendrés par les poissons (dans le cas du projet des SUN, on vise la truite) viennent enrichir l’eau qui, par un système de pompe, est utilisée afin d’arroser et de nourrir les plantes. Les plantes filtrent et purifient l’eau, qui est à son tour recyclée afin de remplacer l’eau du bassin des poissons. On parle du recyclage de 96 % de l’eau utilisée dans le cas du système visé par les SUN. Dans ce concept d’agriculture, rien ne se perd et tout se recycle.
Le but des SUN est simple et leur tient lieu de mandat : « un projet modèle, symbole de nouvelles pratiques agricoles productives en milieu urbain et plus respectueux de son environnement ». Selon les prévisions de l’organisme, le futur complexe aquaponique pourrait produire jusqu’à 20 tonnes de poissons et 60 tonnes d’aliments végétaux par année. En plus de contribuer à l’économie locale, les SUN deviendraient officiellement un leader dans le domaine de l’aquaponie commerciale, secteur encore trop peu développé au Québec, mais de plus en plus populaire dans l’opinion publique. Enfin, la création d’un complexe aquaponique au cœur de Gatineau amènerait la création d’une quantité respectable de postes et d’emplois variés. Les communications des SUN ont eu ce commentaire pour nos lecteur●trice●s : « Nous croyons dur comme fer que ce projet aura de nombreux impacts tant pour le quartier (dynamisation
économique, accès à l'alimentation saine, fraîche et locale, etc.) que pour le Québec (modèle inspirant de projet innovateur, contribution à la souveraineté alimentaire de la région, etc.). Notre projet global va générer 30 emplois dont plusieurs non spécialisés, car nous voudrions en offrir pour les résidents du quartier ».
Légende photo : Le site visé par le futur complexe aquaponique des SUN, ainsi que leur projet du Jardin urbain du Vieux-Gatineau.
Crédit photo : Sonia Roy
Trad. : MET