L’Escouade anti-gaspillage alimentaire : Contrer la faim en Outaouais
Stephane Berimbere
Le coordonnateur de l'Escouade anti-gaspillage alimentaire, François Pays, a discuté avec le Bulletin des différentes activités du groupe depuis le début de ses opérations en 2014, et de ses projets en cours. L'équipe de l'Escouade travaille en étroite collaboration avec différents commerces de la région de l'Outaouais dans le cadre de son projet visant à récupérer les aliments encore comestibles et invendus pour les redistribuer aux banques alimentaires et aux organismes communautaires luttant contre l'insécurité alimentaire.
À l’heure actuelle, l’Escouade œuvre en partenariat avec deux épiceries Metro qui lui remettent leurs fruits et légumes invendus, lesquels sont ensuite distribués à divers frigospartage, banques alimentaires, centres communautaires et maisons de quartier. « Nous récupérons certaines denrées non vendues, que nous redistribuons aux organismes communautaires qui en ont besoin », a dit M. Pays. « Et nous veillons à composter les aliments qui ne sont plus comestibles afin de limiter l'empreinte carbone dans la chaîne de distribution ».
M. Pays a indiqué que l’Escouade reçoit des appels de fermes qui veulent se départir de leurs produits invendus ou de produits calibrés comme des tomates, ou encore, de produits dont la récolte est coûteuse pour les agriculteurs. Dans ces cas, l'équipe mobilise des bénévoles pour se rendre sur les fermes et déterrer les produits, ce qui permet également aux agriculteurs d'économiser sur certains coûts. « Nous avons constaté une forte demande pour les produits frais locaux, mais ils sont chers. Nous essayons donc de les rendre accessibles à tous en les récupérant où nous le pouvons et en les redistribuant gratuitement. L’accès aux aliments frais ne devrait pas être un luxe », a souligné M. Pays.
À ses débuts, il y a huit ans, l’Escouade collaborait avec des agriculteurs pour recueillir des fruits et légumes. Elle a depuis élargi son réseau, qui compte maintenant plus de 40 fermes, quelques épiceries ainsi que 200 bénévoles. « Notre travail vient compléter celui d'organismes communautaires comme Moisson Outaouais, car il existe un réel besoin pour les services d’aide alimentaire », explique M. Pays. « Il y a quelques années, nous avons entrepris, avec des organismes partenaires, de mener une recherche en matière d’insécurité alimentaire, dans le cadre de laquelle on a notamment recensé le prix des aliments dans divers commerces sur le territoire de l’Outaouais. Grâce aux données issues de cette recherche, nous avons établi une « Carte communautaire de la faim », qui montre notamment la différence du coût des aliments dans les milieux ruraux et urbains. Cela nous a aussi permis de connaître les secteurs les plus problématiques en termes d’accès aux services d’aide alimentaire en Outaouais », a-t-il ajouté. L’Escouade travaille de concert avec 30 organismes partenaires en participant à des projets, en réalisant des macro-analyses au niveau régional et en offrant de la formation.
Trad. : MET