Série d’entrevues avec le conseil municipal de Gatineau
Edmond Leclerc, district de Buckingham (19) – Indépendant
Mélissa Gélinas
Depuis 2021, M. Edmond Leclerc exerce la fonction de conseiller municipal du district de Buckingham. En plus d’être président de la Commission de développement économique et vice-président du Comité des finances et du conseil d’administration de la Société de transport de l’Outaouais (STO), il agit comme représentant d’ID Gatineau et du Regroupement des gens d’affaires de la Basse-Lièvre. Il est aussi membre de plusieurs comités, commissions et fédérations.
Selon vous, quelles ont été vos plus grandes réalisations au sein du conseil en 2024?
Le plus gros accomplissement, à mon avis, est la sécurisation du financement de la STO. À première vue, ça peut sembler quelque chose dont on ne se vante pas politiquement, car il n’a pas été facile d’implanter la taxe sur l’immatriculation. Ça a nécessité du courage politique. Finalement, on a pu aller chercher une contrepartie au gouvernement provincial de 6,5 millions de dollars en aide financière additionnelle. Au total, on parle de 20 millions de dollars en financement récurrent qui iront à la STO afin de maintenir le nouveau service […].
L’année dernière, quels ont été les défis les plus importants auxquels votre district a été confronté et comment ont-ils été relevés?
Le district de Buckingham a été particulièrement affecté par la situation économique post-pandémique. La pandémie a été dure pour tous les commerces, mais la situation a particulièrement affecté l’avenue de Buckingham […], car […] il y a eu plusieurs fermetures de commerces. Toutefois, dans les derniers trimestres, on a déjà pu constater quelques affiches de nouveaux commerces qui vont rouvrir. On sent un vent de renouveau […]. Nous mettons beaucoup d’efforts pour que la reprise économique reprenne, mais cela a été un gros défi.
Quels sont les commentaires des résidents du district qui ont influencé les décisions du conseil, et en quoi avez-vous tenu compte de leurs préoccupations?
À Buckingham, contrairement à d’autres secteurs comme Aylmer, nous avons une population qui est un peu moins mobilisée, dû au manque de croissance au cours des dernières années. Maintenant, on se rend compte qu’il y a des citoyens qui se mobilisent car ils ne sont pas, par exemple, en faveur d’un projet de démolition et de x-y-z. Il y a une association de résidents qui s’est créée et qui a mis beaucoup de pression sur moi ainsi que sur le conseil municipal pour accélérer le processus du Plan particulier d’urbanisme (PPU). Il y a eu un éveil collectif et ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu ça à Buckingham.
Quelles améliorations ou modifications ont été apportées aux infrastructures de votre district, comme les routes, les parcs et les espaces publics?
Il y a eu une explosion de chantiers à Buckingham cette année. On a vraiment pesé sur l’accélérateur et je me suis engagé très fort pour que l’on ne recule pas. Nous avions dix chantiers au total. L’un des projets les plus importants est définitivement la réfection de la rue Georges. Ensuite, il y a eu le sentier de la Lièvre, le ponceau Maclaren […], les feux de circulation, la réfection des rues Bridge, Patenaude, Arthur-Gratton et Maclaren Ouest.
Comment les entreprises du district ont-elles été soutenues, en particulier face aux défis tels que l’inflation et la reprise post-pandémique?
Malheureusement, beaucoup de commerces ont dû fermer parce que la pression financière était trop difficile. En revanche, par la suite, il y a eu une relance appuyée par ID Gatineau afin de soutenir les entreprises. Nous avons pu créer deux postes de relations avec les commerces. Lorsqu’il y a un entrepreneur qui me dit qu’il y a un locataire potentiel pour un commerce à Buckingham, je suis désormais en mesure de lui fournir des contacts. Nous voyons déjà les retombées économiques parce qu’il y a des commerces qui commencent à faire leur apparition dans le secteur, mais aussi à la grandeur de la ville.
Comment l’allocation budgétaire du district a-t-elle été dépensée et quelles étaient les principales priorités pour les dépenses locales?
C’est difficile de répondre à la question du budget de Buckingham, car les budgets ne sont pas séparés par district. Je peux toutefois parler de mon fond discrétionnaire dont je me suis engagé à faire un usage diligent. J’ai fait un don à l’organisme de la Banque alimentaire de la Lièvre pour la mise sur pied d’une cuisine collective de 38 000 $. J’ai également proposé à la Légion d’installer une murale commémorative pour les vétérans au coût de 7 000 $ sur un bâtiment de la rue James à Buckingham.
Quelles sont les politiques ou initiatives qui selon vous ont eu le plus d’impact sur la qualité de vie des résidents cette année?
Je dirais qu’il s’agit de la politique sur le déneigement. Nous nous sommes donné les moyens d’offrir une qualité de service autant à l’automobiliste qu’au piéton. En effet, le piéton qui se déplace sur un trottoir ne devrait pas recevoir un traitement inférieur à celui de l’automobiliste qui se déplace sur la route.
Quelles leçons tirez-vous de l’année écoulée qui orienteront vos décisions futures?
Je vais faire un parallèle entre l’étude du budget de 2024 et celui de 2025. Le niveau de préparation a été extrêmement différent entre les deux administrations. Cette année, nous avons fait un travail en amont. Avant d’entamer la semaine d’étude budgétaire, nous avons parlé aux élus, aux collègues du conseil municipal. Nous avons prévu en quoi allaient consister les propositions pour que ça fasse consensus. Cela n’a pas été le cas lors de la semaine d’étude budgétaire de 2024, où nous avons eu plein de surprises. Il y a eu des éléments qui n’avaient pas été validés au préalable avec l’ensemble des membres du conseil. La semaine avait été extrêmement laborieuse et s’était éternisée […].
Quelles sont vos principales priorités pour améliorer la qualité de vie dans votre district en 2025?
Je veux vraiment qu’on amène le dynamisme de la vie à Buckingham à un autre niveau. Maintenant que nous sommes revenus à un niveau acceptable, je veux non seulement que l’avenue de Buckingham soit extrêmement dynamique, je veux qu’elle redevienne un centre-ville comme ce l’était autrefois. Je veux vraiment focaliser mes énergies dans la redynamisation, afin que ça devienne un lieu incontournable.
Comment voyez-vous l’évolution du district au cours des prochaines années et quels sont les plans à long terme mis en place pour soutenir cette vision?
Il ne faut pas s’attendre à des développements immobiliers majeurs au cours des 10 prochaines années, mais plutôt à des projets de réfection des infrastructures, afin de soutenir la croissance de la ville. Il faudra s’attendre à voir beaucoup de chantiers à Buckingham.
Qu’est-ce qui vous a incité à devenir conseiller municipal?
Si j’ai décidé de me lancer en politique municipale, c’est surtout parce que je voulais révolutionner le transport en commun. Depuis le cégep, j’ai toujours été un utilisateur du transport collectif et je trouvais que le fait de partir à 5 h 45 le matin de Buckingham pour arriver au cégep de l’Outaouais à 8 h n’avait aucun sens. Je me suis dit qu’il fallait changer ça. Maintenant, nous mettons les moyens pour financer le transport collectif et l’offre de services ira en augmentant au cours des prochaines années.
Edmond Leclerc lors d’une mêlée de presse le 4 novembre 2024. (MG) Photo : Gracieuseté de la Ville de Gatineau