Légende photo : Une vingtaine de femmes, élues, ex-élues, aspirantes candidates et autres citoyennes intéressées par la politique municipale et par l’implication citoyenne de la région de l’Outaouais ont réfléchi ensemble sur les pistes d’action menant à la parité.
Crédit : Groupe Femmes, Politique et Démocratie
Atteindre la parité au niveau municipal pour inciter les femmes à s'engager en politique
Tashi Farmilo
Dans le cadre d’un récent atelier sur la parité organisé par le Groupe Femmes, Politique et Démocratie en collaboration avec AGIR Outaouais, une vingtaine de citoyennes, aspirantes candidates, élues et ex-élues de la région de l’Outaouais ont identifié des pistes d’action pour atteindre la parité, mais aussi pour faciliter le recrutement et la rétention des femmes au sein des conseils municipaux. Les discussions ont mis en évidence la nécessité d'efforts concertés pour atteindre cet objectif.
Au cours de l'atelier, les participantes ont analysé les résultats aux dernières élections municipales et abordé plusieurs questions pertinentes, soit les suivantes : favoriser la diversité de représentation dans les conseils municipaux; recruter plus de femmes en politique municipale; imaginer une ville/municipalité/MRC au féminin (règles, structures, pratiques); réfléchir aux modifications qui favoriseraient l’égalité de représentation dans les conseils municipaux.
Selon le portrait statistique de la région de l'Outaouais, les postes à la mairie sont occupés par des femmes dans une proportion de 27 % (24 % à l’échelle du Québec) et de 39 % pour les conseillères (37 % à l’échelle du Québec). Le taux de participation au vote a encore diminué, se situant à seulement 37 % (38,7 % à l’échelle du Québec).
Les participantes ont souligné l’importance de démystifier et de valoriser le rôle des élues auprès de la population. L’éducation devrait d’ailleurs être prise en charge par le système scolaire pour donner des outils aux enfants et encourager dès le jeune âge l’implication citoyenne. Il faut créer un plus grand sentiment d’appartenance à la communauté en invitant régulièrement les citoyennes et les citoyens à participer aux consultations publiques, en favorisant l’expression de leurs savoirs expérientiels et la diversité dans les prises de parole et de décision.
Exiger des partis et des équipes la parité de candidatures s’avère une solution incontournable. Les participantes ont également souligné l’importance de rendre obligatoire la constitution de conseil municipal paritaire. Pour y arriver, il s’agirait de réserver la moitié des postes de conseillères pour les femmes, ce qui enverrait un puissant message qu’elles ont leur place au sein de la gouvernance de leur municipalité. Rappelons que les femmes constituent un peu plus de 50 % de la population.
Parmi les mesures étudiées, celle consistant à rendre la fonction de maire suppléant obligatoire et y nommer une personne de sexe opposé a été jugée très intéressante. Selon les participantes, cette personne devrait toutefois être nommée par le conseil municipal et non par la mairesse ou le maire. Si 76 % des postes à la mairie sont actuellement occupés par des hommes au Québec, on obtiendrait le même nombre de mairesses suppléantes, ce qui créerait un bassin considérable de futures candidates.